Je vous écris de la lune, de sa face cachée, celle qu'on ne voit pas de chez vous, depuis la terre. J'ai vue sur l'espace, sur les étoiles et sur des planètes que je ne connais même pas...
Je suis tranquille, dans un océan tranquille, sans téléphone portable, sans radio, sans télévision, sans rien du tout. Je suis très loin, très loin du bruit et de la fureur qui va occuper la terre entière pendant tout ce début d'été pendant plus de quatre semaines je crois... Je suis sur la lune. Juste moi tout seul, avec mon scaphandre noir, de l'oxygène pour tenir un bon mois, un parasol, un hamac, deux ou trois livres de Yoko Ogawa, quelques disques - dont la musique de " 2001, l'Odyssée de l'Espace " pour l'ambiance - et puis voilà...
Des paysages vides de couleurs, des cratères petits, des énormes aussi, comme des montagnes... Il n'y a rien, pas âme qui vive, juste de la poussière blanche ou grise, là sur le sol... J'adore... Il n'y a rien.
Certainement que je vais m'ennuyer tout seul, pendant toutes ces nuits et tous ces jours. Je suis - malheureusement pour moi ! - l'un des rares sur cette terre à ne pas aimer le football. J'ai eu beau chercher des personnes, des amis, qui comme moi, ne se sentiraient pas du tout concernés par cette histoire de coupe, mais je n'en ai trouvé aucun. J'ai alors cherché un endroit quelque part, éloigné de tout ça. Une cave, un pays, pour me réfugier, mais je n'en ai pas trouvé non plus. Un monastère ? Un monastère bouddhiste ? Je crois savoir que, même là-bas, on se cacherait pour voir un match. L'hôtel Iris, sur la côte Est du Japon cher à Ogawa, me tentait. Peut-être était-ce là se jeter dans la gueule du loup. Une autre île ? Sans pont ? Belle-île-en-mer ? Mais, en juin et même là-bas les choses du monde parviennent à vos yeux et à vos oreilles.
De trop rares moments d'amour...
Les Jeux Olympiques, comme événement mondial, c'est mieux ! C'est plus marrant, il y a plusieurs disciplines ! Mais la Coupe du Monde de Football... Un seul et unique sport quand on ne l'aime pas... C'est terrible ! Non, la lune c'est bien et très tranquille. Je me sens serein ici, rien n'est lourd, je me sens léger, déchargé de tout. Il règne ici un vrai silence de vie.
Je suis tellement loin de toute cette agitation, loin de tous ces commentaires stupides autour d'une grosse balle, autour de ces garçons en shorts défendant les couleurs de leur pays comme si c'était la guerre, avec autour d'eux le monde entier, les supporters, là, à hurler, à se battre parfois, pour défendre leur pays comme s'il était envahi par des hordes de martiens occupant leurs maisons et prêts à tuer leurs femmes.
Non, là, sur la lune, je suis loin de tout. Je vous écris du seul endroit où ces images, ces clameurs, ces moments de haine, ces trop rares moments d'amour ne me parviendront pas.
Quoique, pour être honnête, je me demande si je n'ai pas hâte que cette coupe du monde se termine... Que je revienne chez moi. Il y a des soirs où tout est un peu trop calme à mon goût, des soirs où je me prends à rêver des bruits de foule. Des bruits tout court. En fait, et vous n'allez sans doute pas le croire, je me demande si ça n'est pas si bien que ça
" La Coupe du Monde de Football ". Le syndrome de la lune sans doute...
Je suis tranquille, dans un océan tranquille, sans téléphone portable, sans radio, sans télévision, sans rien du tout. Je suis très loin, très loin du bruit et de la fureur qui va occuper la terre entière pendant tout ce début d'été pendant plus de quatre semaines je crois... Je suis sur la lune. Juste moi tout seul, avec mon scaphandre noir, de l'oxygène pour tenir un bon mois, un parasol, un hamac, deux ou trois livres de Yoko Ogawa, quelques disques - dont la musique de " 2001, l'Odyssée de l'Espace " pour l'ambiance - et puis voilà...
Des paysages vides de couleurs, des cratères petits, des énormes aussi, comme des montagnes... Il n'y a rien, pas âme qui vive, juste de la poussière blanche ou grise, là sur le sol... J'adore... Il n'y a rien.
Certainement que je vais m'ennuyer tout seul, pendant toutes ces nuits et tous ces jours. Je suis - malheureusement pour moi ! - l'un des rares sur cette terre à ne pas aimer le football. J'ai eu beau chercher des personnes, des amis, qui comme moi, ne se sentiraient pas du tout concernés par cette histoire de coupe, mais je n'en ai trouvé aucun. J'ai alors cherché un endroit quelque part, éloigné de tout ça. Une cave, un pays, pour me réfugier, mais je n'en ai pas trouvé non plus. Un monastère ? Un monastère bouddhiste ? Je crois savoir que, même là-bas, on se cacherait pour voir un match. L'hôtel Iris, sur la côte Est du Japon cher à Ogawa, me tentait. Peut-être était-ce là se jeter dans la gueule du loup. Une autre île ? Sans pont ? Belle-île-en-mer ? Mais, en juin et même là-bas les choses du monde parviennent à vos yeux et à vos oreilles.
De trop rares moments d'amour...
Les Jeux Olympiques, comme événement mondial, c'est mieux ! C'est plus marrant, il y a plusieurs disciplines ! Mais la Coupe du Monde de Football... Un seul et unique sport quand on ne l'aime pas... C'est terrible ! Non, la lune c'est bien et très tranquille. Je me sens serein ici, rien n'est lourd, je me sens léger, déchargé de tout. Il règne ici un vrai silence de vie.
Je suis tellement loin de toute cette agitation, loin de tous ces commentaires stupides autour d'une grosse balle, autour de ces garçons en shorts défendant les couleurs de leur pays comme si c'était la guerre, avec autour d'eux le monde entier, les supporters, là, à hurler, à se battre parfois, pour défendre leur pays comme s'il était envahi par des hordes de martiens occupant leurs maisons et prêts à tuer leurs femmes.
Non, là, sur la lune, je suis loin de tout. Je vous écris du seul endroit où ces images, ces clameurs, ces moments de haine, ces trop rares moments d'amour ne me parviendront pas.
Quoique, pour être honnête, je me demande si je n'ai pas hâte que cette coupe du monde se termine... Que je revienne chez moi. Il y a des soirs où tout est un peu trop calme à mon goût, des soirs où je me prends à rêver des bruits de foule. Des bruits tout court. En fait, et vous n'allez sans doute pas le croire, je me demande si ça n'est pas si bien que ça
" La Coupe du Monde de Football ". Le syndrome de la lune sans doute...